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Libération

L'étau des missiles israéliens gêne l'aide humanitaire

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TYR ENVOYE SPECIAL. Le port Libanais est la ville la plus touchée par les bombardements de l'armée israélienne • Jeudi, le ferry «Serenade» embarque des personnels de l'ONU tandis que de nombreux libanais titulaires de passeports étrangers attende
par Luc HILLY
publié le 21 juillet 2006 à 7h00

Certains coïncidences sont plus que malheureuses. Il est 10 heures ce jeudi à Tyr lorsque le ferry blanc affrété à Chypre par les Nations-unies jette l'ancre au large du port. Deux chaloupes oranges s'avancent vers le quai où trois véhicules blindés français attendent. Le nom du bateau s'affiche en grosses lettres: Serenade. Rien de langoureux pourtant dans cette évacuation. Les panaches de fumée noire montent des collines environnantes. Toutes les deux ou trois minutes, des roquettes israéliennes s'abattent sur les faubourgs chiites de Deir Announ, à moins d'un kilomètre.

Il a fallut s'y reprendre à trois fois, à travers les pistes de montagne, pour briser l'étau des missiles de l'Etat hébreu. De toutes les villes libanaises, Tyr est la plus touchée. Tous les axes routiers principaux qui la relient au reste du pays sont hors d'usage, barrés par des cratères de bombe profonds de plusieurs mètres. A l'entrée du port par la route de Saïda, plusieurs véhicules abandonnés jonchent le bitume, criblés d'éclats.

Les hôpitaux de Tyr sont pleins. Des patients ont du être évacués vers Beyrouth. Et la Croix Rouge libanaise a requis l'acheminement d'urgence de treize ambulances supplémentaires. Avec l'espoir qu'enfin, les Israéliens laisseront les secouristes travailler: «Nous sommes tous des cibles pour l'IDF (l'armée israélienne) s'énerve Sami Yazbek, le coordinateur de la Croix-Rouge. Deux de nos convois ont dut rebrousser chemin après avoir essuyé des tirs. Dans ce