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Libération
Interview

«Bush reste fidèle à la droite chrétienne»

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publié le 22 juillet 2006 à 22h03

New York envoyé spécial

Pour la première fois depuis son accession au pouvoir, George Bush a mis son veto, mercredi, à une loi autorisant le financement public des recherches sur des embryons humains à des fins thérapeutiques, s'opposant à une majorité des Américains et à de nombreux républicains. Bush a ainsi voulu satisfaire la droite religieuse, une base fondamentale de son parti. John Green, spécialiste de ce mouvement, professeur à l'université d'Akron (Ohio) et auteur d'un ouvrage analysant l'influence des «questions morales» dans la présidentielle de 2004 (1), explique la décision de Bush.

Bush a-t-il opposé son veto pour des raisons religieuses ou par opportunisme politique ?

C'est un mélange des deux. C'est un homme profondément religieux. Sur les cellules souches, il s'agit d'une question de conviction, liée à l'avortement. D'autre part, il prend en compte ses alliés fidèles de la droite chrétienne, surtout évangéliques, mais aussi une partie des catholiques. Il leur témoigne son engagement à leurs côtés. Dans les sondages, une majorité des Américains se disent favorables à ces recherches, et ce veto les trouble. Mais ils voient aussi un président qui reste fidèle à ses principes, qui ne gouverne pas en fonction des sondages. Cette question est différente des autres débats sur les valeurs, comme le mariage gay ou l'avortement. La majorité des Américains est opposée au mariage gay, et ceux qui y sont favorables ne voteront jamais républicain. Pour l'avortement, la ques