Moscou intérim
Après le G8 de Saint-Pétersbourg, aux côtés des grands de ce monde, c'est la soupe à la grimace pour Vladimir Poutine. Quatre des onze chefs d'Etat de la Communauté des Etats indépendants (CEI) se sont fait porter pâles au sommet qui s'est ouvert, vendredi, à Moscou. Vexé de s'être vu refuser un entretien en tête à tête avec Vladimir Poutine, le président géorgien s'est décommandé au pied de l'avion qui devait l'emmener dans la capitale russe.
Prétexte. Une heure plus tard, le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, prétextait une situation politique intérieure délicate. Passe encore pour ces deux chefs d'Etat, dont les rapports avec Moscou ont toujours été orageux. Mais voici qu'un fidèle d'entre les fidèles, le président arménien Robert Kotcharian, aurait «attrapé froid». Fermant la liste, le fantasque dictateur turkmène Saparmourad Nyazov déclinait lui aussi l'invitation pour d'obscures raisons.
«Manière civilisée d'enterrer l'URSS» pour Moscou, «club des amis de Gazprom» pour les autres, la CEI réunit depuis 1991 les onze pays de l'ex-Union soviétique au sein d'une alliance amorphe. Moldavie, Géorgie, Ukraine et Arménie y trouvaient leur compte grâce au gaz bon marché qui subventionnait leurs économies dépendantes. Mais depuis que le Kremlin a décidé, en janvier dernier, qu'il ne braderait plus son gaz, le voyage à Moscou n'amuse plus leurs dirigeants. Le sevrage brutal permet au moins au Kremlin de compter ses «vrais amis»... qui se r