Kinshasa de notre correspondante
Des hommes en treillis descendent à l'aide d'un filin pour sauver un otage, qu'ils libèrent en moins de dix minutes. Pendant ce temps, d'autres hommes, débarqués d'un hélicoptère Cougar, maîtrisent les ravisseurs. Pour clore le tableau, deux paras se posent avec les drapeaux européens et congolais fixés à leur jambe. Cette belle démonstration a été offerte à la presse congolaise et internationale par la force européenne (Eufor-RDC) arrivée à Kinshasa le 12 juin, à quelques semaines des premières élections libres en République démocratique du Congo, le 30 juillet. Mandatée par les Nations unies, l'Eufor a pour mission de sécuriser les élections en «dissuadant les fauteurs de troubles». Bander les muscles devant la presse fait donc partie du job.
Force plus dissuasive qu'opérationnelle, l'Eufor n'arrive qu'en quatrième position par ordre d'intervention. Elle vient en appui aux 17 400 casques bleus présents dans le pays, eux-mêmes soutiens de l'armée, qui aide la police congolaise. Les 1 000 hommes basés à Kinshasa n'interviendraient qu'en cas de «crise majeure». 1 200 autres sont postés à Libreville, au Gabon, en renfort.
Stades et marché. L'Eufor est dirigé depuis Potsdam par les Allemands, qui ont beaucoup hésité avant d'accepter de se lancer dans l'aventure. Finalement, il y a un mois, les forces sont arrivées sur l'aéroport de Ndolo, en plein coeur de la ville, près des grands stades et bordé par un marché. Depuis, l'essentiel de