Avivim envoyé spécial
Une voie cabossée, au bitume scarifié par les chenilles de chars, débouche de la montagne sur une brèche ouverte dans la frontière libanaise. Cette petite route encaissée, qui pique droit sur la plaine de Tyr, sert désormais d'axe principal à la poussée des troupes israéliennes. A moins d'un kilomètre, couronnant une colline, de lourdes volutes de fumée grise couvrent Maroun al-Ras, petit village transformé en redoute par les miliciens du Hezbollah et pris par les forces israéliennes après d'intenses combats. Un peu plus loin, à quatre kilomètres, la bataille se poursuit pour le contrôle de Bent Jbail, bourgade de belle taille et quartier général de la Résistance islamique, branche militaire du parti chiite, pour toute la région. Les accrochages sont violents. L'artillerie de gros calibre, embossée derrière la crête, pilonne sans relâche. Ses obus sifflent par-dessus les escadrons de réserve qui attendent d'être jetés dans la mêlée en soutien des unités engagées. Dans la nuit, des renforts d'infanterie avaient déjà été dépêchés à la hâte pour appuyer les colonnes de blindés sévèrement prises à partie par des combattants islamistes bien armés et profondément enterrés.
«Réseau souterrain».«Les combats sont très durs, reconnaît volontiers le jeune tankiste d'une unité qui participe à la bataille. Le Hezbollah a parfaitement préparé ses positions. Nous tombons partout sur des bunkers bien camouflés, des réseaux souterrains de tranchées. On avance, o