Les incidents sanglants sont désormais quasi quotidiens en Côte-d'Ivoire, confirmant un net regain de tension après des mois d'accalmie. Hier, des affrontements entre «jeunes patriotes», proches du président Laurent Gbagbo et partisans de l'opposition, ont fait un mort et six blessés à Bassam, près d'Abidjan. Dimanche, deux personnes avaient été tuées et une trentaine d'autres blessées dans des affrontements similaires dans l'ouest du pays.
Audiences foraines . A l'origine de ce nouvel accès de fièvre : le processus d'identification de la population, prélude indispensable à la tenue des élections prévues théoriquement pour la fin octobre. Dans l'ancienne colonie française, plus de trois millions de personnes sont dépourvues de tout document d'identité : des immigrés venus des pays voisins, mais aussi des Ivoiriens du Nord, assimilés à des «étrangers» par les tenants de l'«ivoirité». Les rebelles, qui contrôlent la moitié nord du pays depuis septembre 2002, assurent qu'ils rendront leurs armes si le processus d'identification est mené à son terme.
Soutenu par la communauté internationale, le Premier ministre, Charles Konan Banny, a réitéré, mardi, sa volonté de poursuivre le processus lancé le 17 juillet. Dans le nord du pays, comme dans le sud, les «sans-papiers» sont appelés à se présenter devant des magistrats pour prouver leur nationalité, lors de réunions publiques baptisées audiences foraines. S'ils obtiennent ces précieux papiers, ils pourront s'inscrire sur les listes é