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Libération

RDC : la fin de la mine aux oeufs d'or

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publié le 26 juillet 2006 à 22h05

Lubumbashi envoyé spécial

C'est une termitière à ciel ouvert. Dès l'aube, près de 4 000 mineurs artisanaux ­ les creuseurs ­ grignotent la carrière de l'Etoile, la principale et plus ancienne mine de Lubumbashi, capitale de la riche province du Katanga, dans le sud de la république démocratique du Congo (RDC). Les uns descendent au fond de trous d'une dizaine de mètres de profondeur et détachent le minerai à la barre à mine. Les autres tamisent. Il y a ceux qui remplissent des sacs de 50 kilos, ceux qui les portent, celles qui lavent les pierres, etc. Femmes, enfants, tout le monde «creuse». Malgré un diplôme universitaire, Augustin préfère «faire du cuivre» : il gagne 5 ou 10 dollars par jour, une somme importante au Congo. Augustin sait que le Katanga est un «scandale géologique» (cuivre, cobalt, zinc, manganèse, uranium, germanium, etc.), et il ne voit pas pourquoi il n'en profiterait pas. Un peu.

Longtemps, la Gécamines a été le coffre-fort du Congo. Héritière de la très coloniale Union minière de Belgique, la société nationale ­ qui avait le monopole de l'exploitation au Katanga ­ a fourni jusqu'à la moitié du budget de l'Etat. A son apogée, elle employait près de 35 000 ouvriers, finançait des écoles, des clubs sportifs et un hôpital réputé jusqu'en Afrique du Sud. Le modèle paternaliste a survécu à l'indépendance et à la nationalisation des années 60. La chronique du naufrage de la Gécamines épouse celle du pays. Dans les années 80, Mobutu s'est mis à vole