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Au Kosovo, les Serbes s'accrochent à leurs terres

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Alors que les Albanais ont officiellement demandé l'indépendance, ils n'envisagent pas de cohabiter avec eux dans un Etat indépendant.
par Laurent ROUY
publié le 28 juillet 2006 à 22h06

Leposavic, Zvecan, Pristina envoyé spécial

«Si le Kosovo devient indépendant, nous organiserons un référendum d'autonomie du Nord», martèle Velimir Bojovic, maire serbe (pourtant modéré) de la commune de Leposavic. Les 40 000 Serbes qui vivent au nord de la rivière Ibar suivent avec anxiété les négociations engagées en février sous l'égide de l'ONU sur l'avenir du Kosovo.

Non violence. Lundi, à Vienne, le président kosovar Fatmir Sejdiu a officiellement demandé à son homologue serbe l'indépendance de la province peuplée de 1,9 million d'Albanais de souche. «L'indépendance, on sait ce que ça veut dire pour nous : la fin, la mort. Dans les villes du Sud, il n'y a plus un seul Serbe. Et plusieurs de nos enclaves ont été balayées lors des émeutes antiserbes de mars 2004. Quelles garanties les Albanais peuvent-ils nous offrir ?» Les maires du Nord se préparent donc à la résistance non violente contre l'autorité de Pristina, pour obtenir vis-à-vis des Albanais la même autonomie que les Albanais vis-à-vis de la Serbie. La minorité serbe ­ 100 000 personnes, dont 60 000 regroupées dans des enclaves protégées au Sud ­ doit se voir offrir un «choix démocratique» par les urnes, clament-ils.

Après l'assassinat, en juin, d'un Serbe de 23 ans à Zvecan, les élus serbes du Nord ont rompu les contacts avec le gouvernement albanais et la mission des Nations unies. Dragisa Milovic, maire de Zvecan, reproche son manque d'efficacité à la police multiethnique, selon lui dirigée