Istanbul de notre correspondant
Il y a certes une part de pure gesticulation pour satisfaire le nationalisme croissant de l'opinion publique turque. Mais, malgré l'opposition déclarée de Washington, les autorités d'Ankara évoquent toujours plus ouvertement une éventuelle «opération antiterroriste» transfrontalière en Irak du nord, pour attaquer les bases des rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste aussi bien par les Américains que l'Union européenne.
«Sale guerre». Depuis le printemps, le PKK a intensifié ses attaques dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes (ils représentent 13 millions des 70 millions de citoyens turcs). Plus de 20 soldats ont été tués ces deux dernières semaines lors d'accrochages ou par des mines. Depuis le début de l'année, le bilan des affrontements entre l'armée et les rebelles s'élève à 600 victimes environ. Les Kurdes craignent désormais un retour de la «sale guerre» qui a fait 37 000 morts entre 1984 et 1999. Jusqu'à la capture du leader du PKK, Abdullah ÷calan, au Kenya il a depuis été condamné à la prison à vie. La multiplication du nombre de «martyrs» renforce, elle, les sentiments antikurdes et chauvins, qui visent en particulier les Etats-Unis.
«Israël ratisse l'ensemble des territoires palestiniens et opère au Liban quand un seul de ses soldats est enlevé par les terroristes, et nous ne faisons rien alors que des dizaines de nos soldats sont