Tokyo de notre correspondant
Le 15 juillet, Yuka, 8 ans, tenait la main de sa mère quand toutes deux s'engagèrent sur un pont blafard enjambant un affluent de la rivière Nohara. Non loin de là, s'étalait Toyota City, ville et siège du premier constructeur automobile japonais. La chaleur moite et humide de juillet collait à la peau. Aucun passant n'était visible à la ronde. Quelques secondes plus tard, ce fut le drame. Yuka tomba du pont. Une chute de cinq mètres. Le corps de la petite fille, sans vie, fut retrouvé en contrebas, sur une berge. A son tour, sa mère tenta de sauter. Pour sauver sa fille ? Mettre fin à ses jours ? Elle n'en eut pas le temps. Cette fois, un témoin l'en empêcha. Naoko Hatanaka, âgée de 39 ans, expliqua aux policiers que sa fille avait voulu observer la rivière. Qu'elle s'était penchée. Et était tombée.
Yuka était une fillette comme les autres. Adorée et couvée par sa mère. Les voisins et les voisines, les commerçants de Kariya, la petite ville où elle vivait, non loin de Toyota City, ses copains et copines du secondaire, disaient tous qu'elle était kawaï ! («mignonne»).
Mais les enquêteurs ne furent pas dupes. Les circonstances de «l'accident» étaient étranges. Ils interrogèrent aussitôt la maman. Sous le choc, elle reconnut, le lendemain, avoir poussé sa fille vers la mort. Pour expliquer son geste, elle affirma aux policiers qu'elle était «devenue psychologiquement instable après avoir donné naissance à Yuka».
«Un poids». Le syndrome e