Aïn el-Héloué envoyée spéciale
Au Liban, selon la terminologie employée par les organisations internationales, il y a désormais les «réfugiés» et les «déplacés». Les réfugiés, ce sont les quelque 350 000 Palestiniens qui ont fui leur pays à partir de 1948, date de la création d'Israël, et qui s'entassent dans douze misé-rables camps disséminés sur l'ensemble du territoire. Les déplacés, ce sont 898 000 Libanais qui ont abandonné leurs maisons depuis le 12 juillet pour échapper aux bombardements et qui sont à la recherche d'abris. Comble de l'ironie, aujourd'hui, les premiers hébergent les seconds. Dans le camp de Aïn el-Héloué, près de Saïda, une grande ville côtière à une quarantaine de kilomètres de Beyrouth, les Palestiniens déploient toute leur énergie pour accueillir avec leurs pauvres moyens, des milliers de chiites venus du Sud et de la capitale.
Volontaires. Sur l'une des artères principales, entre les baraques de béton et de tôles, l'école privée Al-Nidal a ouvert ses portes à une vingtaine de familles. Dans la cour, les déplacés applaudissent à l'arrivée des volontaires du Fonds d'aide pour les enfants palestiniens, une organisation basée aux Etats-Unis qui depuis le début du conflit se consacre exclusivement aux Libanais. «Nous leur donnons de la nourriture, des médicaments, des vêtements», explique Noha Masri, la représentante de l'ONG dans le pays. Sur les bancs, les parents gratifient les volontaires de larges sourires. «On s'occupe bien de nous ici,