L'Europe n'arrive toujours pas à parler d'une seule voix sur la crise libanaise sinon pour des déclarations a minima. Réunis hier à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des «25» ont finalement renoncé à appeler ensemble à «un cessez-le-feu immédiat». Le projet de texte commun, préparé par la présidence finlandaise, reprenait cette formule de «cessez-le-feu immédiat», comme le souhaitent la quasi-totalité des Etats membres et notamment la France. Mais il fallait l'unanimité, et le projet s'est heurté à l'opposition du Royaume-Uni, qui préfère préconiser simplement une «cessation immédiate des hostilités», ce qui est aussi la position de Washington.
Ce débat reflète celui en cours au sein du Conseil de sécurité de l'ONU autour du projet de résolution présenté par Paris et centré sur l'urgence d'un cessez-le-feu avant le déploiement d'une force multinationale. Ce n'est pas seulement une question sémantique : un «cessez-le-feu» implique des négociations avec toutes les parties dont le Hezbollah et un accord, ce qui est beaucoup plus engageant qu'une simple trêve. «Il est inacceptable qu'Israël poursuive sa politique actuelle», avait lancé le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, qui pressait pour une déclaration «forte», rappelant aussi que la «crédibilité» de l'UE est en jeu.
«Ce à quoi nous espérons tous parvenir, c'est arriver à un accord pour appeler à la fin de la violence», nuançai