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Libération
Interview

«On craint une vague de répression»

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Cuba. Jacobo Machover, écrivain exilé, s'inquiète d'une continuité du régime par tous les moyens :
publié le 2 août 2006 à 22h50

Pour l'écrivain Jacobo Machover, auteur de Cuba, totalitarisme tropical (éd. 10/18), il ne faut pas espérer de la passation de pouvoir entre Fidel et Raúl Castro une transition vers un régime plus libéral. Il estime que le flottement créé par l'éloignement du Líder Máximo rend le moment particulièrement délicat pour les dissidents.

Est-ce la fin du régime ?

Non pas du tout. D'abord parce que Fidel délègue ses pouvoirs à son frère Raúl, qui est une sorte de clone. C'est une succession dynastique comme il y a pu en avoir en Corée du Nord. Le scénario était d'ailleurs prévu de longue date. Raúl suivra la même politique, même s'il prétend ouvrir un peu le régime dans le futur. Pour le moment, tout continue comme avant. Il n'y a pas de dissidents parmi ceux qui sont nommés, ce sont les fidèles parmi les fidèles. Ce que l'on craint surtout aujourd'hui, c'est qu'il y ait une nouvelle vague de répression. Parce que, même si la succession est préparée, la disparition de la figure mythique provoque une certaine incertitude. Il y a eu une inhabituelle improvisation dans l'annonce de la passation de pouvoir, un manque de solennité. C'est le secrétaire personnel de Fidel Castro qui est apparu, en chemise à rayures et sans cravate... Comme s'il avait été surpris, comme s'il ne pouvait pas se résoudre à la disparition, même progressive, de son chef.

Que sait-on de l'exercice du pouvoir de Raúl Castro qui puisse éclairer cette succession ?

Cette succession ne peut être que temporaire, vu l'âge de Raúl : 75 ans. On sait, de plus, qu'il est malade et surtout que c'est un alcoolique chronique. Il disp