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Libération

Camouflet européen pour Jacques Chirac

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Le chef de la diplomatie espagnole s'est rendu à Damas pour discuter de la guerre au Liban.
publié le 3 août 2006 à 22h51

Le camouflet est réel pour Jacques Chirac. Bachar al-Assad, l'homme avec lequel le président français juge tout dialogue inutile et dont le régime lui paraît «difficilement compatible avec la sécurité et la paix», est en passe de sortir de son rôle de paria. Il redevient même presque aussi courtisé que le fut son père Hafez al-Assad en temps de crise. Petit à petit, les Européens retrouvent ainsi quasiment tous le chemin de Damas, à l'exception notable de la France.

Hier, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a, le premier, mis fin à l'isolement diplomatique de la Syrie imposé par l'Union européenne en général et Paris en particulier après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. En visite à Damas, Moratinos s'est longuement entretenu de la guerre au Liban avec son homologue syrien, Walid Moualem, après avoir rencontré à Beyrouth des dirigeants libanais, dont deux ministres du Hezbollah. Cet ex-émissaire européen au Proche-Orient représente bien plus que son seul pays : il s'entretient avec les Syriens «sans aucun doute en notre nom à tous, moi compris», estimeJavier Solana, le monsieur Politique étrangère de l'UE. L'exemple fait école : Frank-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande, devait aussi se rendre à Damas, estimant «son rôle régional trop important pour être ignoré». Un point de vue partagé par son homologue irlandais pour qui «il ne peut y avoir aucune solution efficace san