Kinshasa de notre correspondante
Surtout ne pas être celui qui mettra le feu aux poudres. Quelques jours après les scrutins présidentiel et législatifs en république démocratique du Congo, observateurs, membres de la société civile, religieux, n'ont qu'un seul mot à la bouche : «patience».«C'est vrai que c'est désagréable d'attendre les résultats du match, mais c'est nécessaire, si on veut éviter que le scrutin soit remis en cause», a déclaré le général Philippe Morillon, chef de la mission des observateurs européens. Au centre de ses préoccupations : les «irrégularités» dénoncées par certains candidats, comme Azarias Ruberwa, le chef du RCD, l'ex-rébellion prorwandaise. Celui qu'on présente comme le grand perdant des élections a dénoncé des bourrages d'urnes et demandé à reprendre le vote dans les bureaux incriminés. Les observateurs ont aussi constaté des «problèmes», mais se gardent pour le moment d'en tirer des conclusions, s'alignant sur le délai de trois semaines annoncé par la commission électorale indépendante (CEI).
Résultats écrasants. Mardi soir, radio Okapi, la station financée par l'ONU, a publié les premières tendances, avec moult précautions. Les chiffres portent sur un pourcentage réduit d'électeurs (moins de 10 % en moyenne) sur 50 villes. Au vu de ces premières tendances, Joseph Kabila, le président sortant, passerait dès le premier tour, fort de résultats écrasants dans l'Est. Jean-Pierre Bemba, vice-président et chef du MLC, l'e