Beyrouth envoyé spécial
L'armée israélienne, qui, depuis le début de la guerre, s'emploie à éliminer les chefs du Hezbollah, a tenté dans la nuit de mardi à mercredi de capturer ou de tuer l'un de ses principaux leaders lors d'une opération commando spectaculaire à Baalbek, le plus important fief du Parti de Dieu, à quelques kilomètres de la frontière syrienne. En dépit d'un démenti israélien, ce raid semblait viser cheikh Mohammed Yazbeck, l'un des dignitaires de sa structure dirigeante, le Conseil de consultation et de décision (dont le nombre de membres est tenu secret), et le représentant personnel au Liban du Guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei. Soit parce qu'il avait été blessé, soit parce qu'il y tenait une réunion, Yazbeck est effectivement venu le jour même à l'hôpital Dar al-Hikmah, géré par le Hezbollah dans les faubourgs sud de la ville. L'établissement est fermé depuis le début des bombardements israéliens qui ont partiellement détruit cette localité située au coeur de la plaine de la Bekaa, faisant fuir les trois quarts de ses 120 000 habitants.
Commandos. Selon la radio israélienne, l'opération a réuni 200 militaires appartenant aux meilleurs commandos de l'armée. Des hélicoptères ont d'abord déposé des commandos sur des collines dominant la ville qui se sont scindés en deux groupes. L'un a aussitôt convergé vers l'hôpital où, selon Paul Assaker, un photographe libanais collaborateur de Libération, qui a pu hier se rendre sur place, on pouvait noter de