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Libération

Ianoukovitch ou la revanche du Kremlin

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Moscou salue le retour au pouvoir de son poulain, écarté par la révolution orange.
publié le 4 août 2006 à 22h51

Moscou de notre correspondante

«Viktor Ianoukovitch au poste de Premier ministre est une garantie de stabilité et d'unité pour l'Ukraine» : l'ambassadeur de Russie à Kiev, Viktor Tchernomyrdine, avait retrouvé le sourire, hier, pour commenter le dernier retournement politique en Ukraine. Traumatisé par la révolution orange, le Kremlin peut se féliciter de voir son poulain, vainement soutenu à la présidentielle de 2004-2005, finalement revenir au pouvoir.

Gaz russe. «C'est la fin du cauchemar orange, non seulement pour la Russie mais aussi pour l'Ukraine !» triomphait hier Kirill Frolov, chargé des questions ukrainiennes à l'Institut moscovite de la CEI (la communauté qui a succédé à l'URSS) et lui-même interdit de séjour en Ukraine pour y avoir «propagé le séparatisme». «Il est peu probable que Ianoukovitch puisse faire baisser les prix des livraisons de gaz russe à l'Ukraine (question brûlante qui doit être bientôt renégociée, ndlr), admet cet analyste, mais la rhétorique antirusse pourrait s'atténuer et les relations entre nos deux pays s'améliorer.» Gleb Pavlovski, conseiller du Kremlin, a aussi retrouvé sa bonne humeur : «Le temps semble loin quand les Etats-Unis nous menaçaient de variantes ukrainienne ou libanaise (d'imposition de régimes dits démocratiques, ndlr). En Géorgie, en Ukraine, au Liban, toutes ces variantes s'achèvent dans le chaos et, à Moscou, ce cauchemar orange fait maintenant plutôt rire.»

La «revanche» de Moscou