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Libération

La révolution orange repasse au rouge en Ukraine

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publié le 4 août 2006 à 22h52

Tournant le dos à la révolution orange, le président Victor Iouchtchenko a finalement choisi une solution de compromis pour résoudre la crise politique qui secoue l'Ukraine depuis mars dernier. Il a accepté la candidature de son rival prorusse Victor Ianoukovitch, chef du Parti des régions, qui s'est en contrepartie engagé à ne pas revenir sur la ligne pro-occidentale adoptée par Kiev depuis la révolution orange de l'automne 2004. Le vote du Parlement, qui doit entériner cette nomination, interviendra aujourd'hui.

Les anciens rivaux, condamnés à s'entendre pour éviter un nouveau scrutin, ont scellé leur alliance par un pacte d'unité nationale qui dresse une liste de leurs concessions réciproques. L'Ukraine poursuit ainsi son rapprochement avec l'Europe et l'Otan, mais tout partenariat avec l'Alliance devra faire l'objet d'un référendum. Sur le plan intérieur, l'Ukraine ne sera pas fédéralisée et l'ukrainien demeurera la seule langue officielle du pays. Le pacte a été signé par le Parti des régions (32 % des voix en mars), le parti présidentiel Notre Ukraine (14 %) et le Parti socialiste (5 %), un ancien allié des orange, rallié le mois dernier à Ianoukovitch. Il a par contre été dénoncé par l'égérie de la révolution orange, l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, qui y voit un «acte de capitulation» du mouvement qui avait balayé l'ancien régime du président Leonid Koutchma, dont Ianoukovitch était le dauphin désigné. La leader du Bloc Timochenko (22 % des voix) a ann