Rome de notre correspondant
Romano Prodi avait déjà annoncé, il y a quinze jours, la régularisation d'un demi-million d'étrangers d'ici à la fin de l'année 2006. Vendredi, en Conseil des ministres, le gouvernement de centre gauche a marqué un nouveau tournant dans la politique d'immigration du pays en approuvant une profonde réforme du code de la nationalité. Le délai de résidence nécessaire pour acquérir la carte d'identité italienne sera réduit de moitié, passant de dix à cinq ans. Un examen linguistique sera toutefois imposé, de même qu'un «contrôle de l'intégration sociale» du demandeur. L'octroi de la citoyenneté sera célébré par une cérémonie de «serment».
Selon le ministère de l'Intérieur, les demandes de naturalisation devraient ainsi s'élever à 18 000 par an, contre 10 000 aujourd'hui. Mais l'association catholique Caritas calcule de son côté que près de 1,5 million d'étrangers (sur les 3 millions actuellement présents dans la péninsule) sont susceptibles d'obtenir la nationalité italienne d'ici à 2008.
Principes civils. Le gouvernement a en outre opté vendredi pour l'introduction du droit du sol, une réforme promise par la gauche depuis plus de dix ans. Selon le projet de loi, à l'avenir, les enfants nés de parents étrangers dont au moins un est régulièrement installé dans la péninsule depuis cinq ans obtiendront automatiquement la citoyenneté italienne. Dans la même optique, les mineurs qui résident et étudient dans le pays depuis cinq ans seront aussi