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Libération

La tentation intégriste de musulmans britanniques

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publié le 12 août 2006 à 22h56

Londres envoyé spécial

Il y a deux policiers de garde devant la mosquée et deux autres en face, juste de l'autre coté de la rue, devant une étroite maison de brique jouxtant un salon de coiffure pakistanais. Là, au numéro 104 de Queen's road, dans une périphérie miséreuse de l'est de Londres, vivait en famille Waheed Zaman, 22 ans, l'un des 23 suspects maintenus en garde à vue et accusés d'avoir planifié une série d'attentats à l'explosif contre une dizaine d'avions de ligne assurant des liaisons transatlantiques. Les noms de 19 d'entre eux ont été rendus publics, le plus âgé ayant 35 ans et le plus jeune 17 ans.

La plupart semblent des jeunes sans histoires, comme Waheed Zaman. «Cela ne peut être qu'une erreur ou une provocation. Je le connais depuis l'école. C'est un gars doux et sérieux qui ne s'occupe que de ses études de médecine et d'oeuvres de bienfaisance dans une association de secours musulmane», s'indigne Amin, étudiant ingénieur. «Un bon musulman qui ne s'intéressait pas à la politique et s'occupait des jeunes», renchérit Munir, le patron de l'épicerie du coin. Le choc est aussi fort qu'il y a un an après les attentats dans le métro de Londres (52 morts et 700 blessés le 7 juillet 2005). Les quatre kamikazes étaient des jeunes nés sur le sol britannique et apparemment bien intégrés. «Ils semblaient avoir réalisé à la perfection ce que le modèle multiculturel britannique peut attendre d'enfants d'immigrés : ils avaient de bonnes études et s'étaient