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Libération

Au Chili, la grande arnaque des petits «fromages magiques»

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Une Française avait promis à des milliers de personnes profits et cadeaux.
publié le 14 août 2006 à 22h56

Santiago de notre correspondante

Elle inspirait confiance, la gringa qui apporte la fortune aux petites gens grâce à ses «fromages magiques». Blonde et bien en chair, la Française Gilberte Van Erpe ­ surnommée «Madame Gil» ­ aura bien trompé son monde. Cette chef d'entreprise de 65 ans, née à Amman (Jordanie), est accusée au Pérou et au Chili d'être le cerveau d'une gigantesque escroquerie, qui a mis sur la paille 25 000 Péruviens (en 2003-2004), puis plus de 5 500 Chiliens. D'origine modeste, tous sont tombés dans le piège d'un commerce apparemment très rentable : la fabrication de petits fromages, à base de ferments lactiques, censés servir de matière première à l'industrie cosmétique française.

Au Chili, tout commence en décembre 2004 quand naît Fermex Chile S.A., une entreprise qui «distribue, commercialise et exporte des ferments lactiques», selon le Journal officiel. Depuis son bureau de Santiago, puis, bientôt, de ses 20 antennes locales réparties dans tout le pays, la société propose aux volontaires de devenir «fabricants». Pour obtenir filtres, flacons et un sachet de poudre Yo Flex, à faire fermenter chez soi, il suffit de verser une garantie de 360 euros. A la livraison des rondelles jaunes et grasses, surnommées «petits fromages», même si elles ne sont pas comestibles, l'investisseur remporte deux fois sa mise en quatre mois, soit 720 euros. Un business tellement juteux que les fromages deviennent vite l'activité principale de fam