Riga envoyée spéciale
Peu à peu, la Lettonie se vide. Entre 50 000 et 70 000 personnes ont quitté ce pays de 2,3 millions d'habitants depuis le début des années 2000. Partis vers l'Irlande ou le Royaume-Uni, pour y travailler comme femmes de chambre, maçons, médecins ou ouvriers agricoles. Depuis l'adhésion de la petite République balte à l'Union européenne, en mai 2004, le mouvement s'est encore amplifié. «Chaque jour, les vols pour Dublin sont pleins», constate le chercheur Ivars Indans à l'Institut letton pour les affaires internationales.
En Lettonie, le salaire moyen est tout juste de 300 euros par mois. Mais l'attrait d'un revenu plus élevé n'est pas l'unique raison de l'exil. Comme le souligne un rapport commandé en début d'année par la présidence, «l'absence de sécurité sociale, de contrat de travail ou la morosité des relations au travail» jouent un rôle déterminant dans la décision de faire ses valises.
Particularités régionales. «De 5 à 7 % de la population active a quitté le pays», rappelle Ivars Indans. Un chiffre qui n'est pas catastrophique en soi, si ce n'étaient les particularités régionales de la Lettonie. Riga, la capitale, et ses environs concentrent près de 1 million d'habitants, qui génèrent les deux tiers du PIB annuel. «Les gens qui partent sont principalement originaires des autres régions», ce qui accentue le déséquilibre entre la capitale et la périphérie. «Le gouvernement, poursuit le chercheur, n'a pas suffisam