Londres correspondance
Tandis que Tony Blair se prélasse en famille à la Barbade, dûment photographié en maillot à fleurs par les paparazzi, à Londres le nouvel homme fort du gouvernement émerge : non pas John Prescott, le Premier ministre adjoint officiellement en charge des affaires lors des vacances du grand chef, mais John Reid, l'efficace ministre de l'Intérieur, qui mène d'une main de fer, depuis une semaine, la crise terroriste. Malgré sa quasi-omniprésence au cabinet ministériel depuis la victoire travailliste en 1997, John Reid a jusque-là rarement été en première ligne médiatique, notamment en comparaison d'autres politiciens tels que David Blunkett, ancien ministre «star» de Tony Blair, particulièrement populaire auprès des Britanniques.
Plus grande menace. Mais cela semble bien devoir changer. Car soudain John Reid est partout, monopolisant l'attention du public à travers sa gestion de la crise terroriste, la plus grande menace, selon lui, à laquelle soit confronté le Royaume-Uni depuis la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, c'est John Reid qui a convoqué le cabinet ministériel, le 9 août juste avant minuit, pour alerter ses collègues de l'imminence du complot islamiste visant à faire exploser dix avions au départ de l'Angleterre, et affirmer la nécessité d'arrêter immédiatement les 24 suspects. C'est aussi lui qui a appelé le public à la vigilance et reçu ses collègues européens pour mettre en place une politique de lutte antiterroriste commune.
Aux récriminations des