L'activiste aveugle Chen Guangcheng a passé près d'un an en résidence surveillée avant d'être jugé. Son crime : avoir osé accuser des fonctionnaires de la ville de Linyi, dans la province du Shandong, de faire stériliser et avorter de force, parfois à plus de sept mois de grossesse, les femmes qui ne respectaient pas la politique de l'enfant unique. Chen, qui avance le nombre de 10 000 femmes ainsi traitées, a découvert ce scandale au début 2005, avant d'aller porter plainte à la capitale. Elle a été rejetée, mais Chen est devenu un emblème pour de nombreux défenseurs des droits de l'homme chinois, tandis que la presse internationale et les internautes locaux ont pris son parti. Certains des fonctionnaires responsables ont alors été arrêtés, mais les avortements forcés ont continué dans la région et Chen, qui dénonçait d'autres cas de corruption, a finalement été accusé à son tour de trouble à l'ordre public. Ce trentenaire a été placé en résidence surveillée depuis août 2005, tandis que les autorités locales ont imposé un black-out sur le scandale. Un avocat qui l'aidait a été tabassé par des milices, ses proches menacés ou arrêtés.
Le procès de Chen s'est tenu hier à Linyi, sans verdict et avec des avocats commis d'office. La veille du procès, les trois avocats qui venaient plaider en sa faveur ont été détenus par la police, soi-disant pour avoir volé un porte-monnaie. Ce sont Xu Zhiyong, Fang Liping et Zhang Lihui. Au même moment, un autre juriste défenseur de Chen, Gao Zh