Elles sont partout. Sur les canapés blancs et les fauteuils ou sur les rebords des baies vitrées donnant sur la terrasse. Des dizaines de peluches de toutes les tailles et de toutes les teintes, des blanches, des roses, des bleu clair. «Je n'arrive à en jeter aucune et je dois en avoir entre deux cents et trois cents. C'est encore maintenant le cadeau qui me fait le plus plaisir», explique Ilona Staller qui, non sans humour, se définit comme «une incorrigible romantique». Elle est en jean et à peine maquillée. Une quinquagénaire souriante, bien foutue et bien dans sa peau, qui nage tous les jours et fait de la gymnastique pour garder la forme. Volontiers, elle se met au clavier du grand piano blanc demi-queue trônant au milieu du salon du penthouse au dernier étage d'un immeuble de l'Olgiata, très résidentielle banlieue de Rome. Nuvolo («nuage»), un beau chat persan gris, se faufile au milieu du capharnaüm de peluches et de bibelots. Dans une pièce du fond, Ludwig, son fils adolescent, joue sur une console vidéo. Le quotidien banal d'une mère divorcée un peu bobo. Le nom de Staller ne vous dit rien ou pas grand-chose. Celui de «Cicciolina», si. En Italie cela signifie peu ou prou «la petite chérie».
Avec ses grands yeux bleus et ses lèvres pulpeuses, cette fille de l'Est, née au bord du Danube, reste en effet un symbole universellement connu du porno de la fin du siècle dernier. Poupée platinée jouant de son physique d'éternelle adolescente, elle se vantait