Jérusalem de notre correspondant
Israël a pris le risque calculé de rallumer le conflit libanais en héliportant, samedi, un commando au coeur de la plaine de la Bekaa, berceau du Hezbollah. La décision de lancer cette opération a été approuvée par les deux piliers du gouvernement de coalition, le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la Défense Amir Peretz, à la demande de l'état-major des armées et malgré la trêve entrée en vigueur six jours plus tôt. Ce raid, lancé dans la profondeur du territoire libanais, «visait notamment à empêcher des livraisons d'armes au Hezbollah par l'Iran et la Syrie», a assuré un porte-parole militaire, se refusant à préciser les objectifs de cette incursion.
«Violation flagrante». Un officier des forces spéciales aurait été tué au cours de l'accrochage avec les miliciens chiites, deux autres seraient blessés. Trois combattants du Hezbollah auraient été tués et deux auraient été capturés et ramenés en Israël. Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a condamné cette opération comme «violation flagrante» des accords de cessez-le-feu, soutenu en cela par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.
«Nous n'avons pas violé la résolution car elle limite très clairement le transfert d'armes de la Syrie et de l'Iran vers le Liban. Tant qu'elle ne sera pas appliquée, nous avons tous les droits d'agir», a rétorqué hier Yitzhak Herzog, le ministre du Tourisme, membre du cabinet de sécurité, au sortir d'un Conseil des ministres