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Libération

L'opium électronique du peuple en Chine

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Pékin fait campagne contre la dépendance à l'Internet, qui fait des ravages chez les jeunes.
publié le 22 août 2006 à 23h00

Pékin correspondance

La Chine est en train de devenir le pays au monde où il y a le plus de dépendance à l'Internet. Parmi les 123 millions d'internautes chinois, 5 millions seraient dépendants, selon les autorités sanitaires. La tendance est très marquée chez les jeunes. Ils seraient 10 % des internautes de moins de 25 ans (contre 1 % au Royaume-Uni) à être «accros» aux jeux en ligne et aux tchats. Les médecins définissent comme dépendante «la personne qui passe plus de cinq heures par jour, pendant plus d'un an, devant l'ordinateur pour autre chose que son travail, qui tend à augmenter les durées, et pour cela réduit son temps de travail, de repos et d'alimentation, et se sent mal si elle est privée de l'Internet». Le phénomène inquiète tellement les autorités chinoises qu'elles ont lancé une campagne nationale contre les méfaits de l'Internet, avec séries télévisées éducatives et flicage des cybercafés où l'on doit désormais présenter une pièce d'identité valide pour prouver son âge.

La clinique du docteur-commandant L'exemple de Zhang Xiaoyi, qui s'est suicidé en décembre 2004 à l'âge de 13 ans après avoir passé trente-six heures dans un cybercafé, n'est pas le seul. Fin juillet, Qiao Qiao, une fillette de 11 ans, a été assassinée par un ado de 16 ans qui lui a volé 5 euros pour aller jouer à un jeu vidéo. Ces drames sont largement exploités par les médias officiels, qui dénoncent «l'opium électronique du peuple». L'avocat pékinois Zhang Chunliang soutient de