Les dévastations de la guerre au Liban, loin d'être des dommages collatéraux, sont le résultat d'une oeuvre de destruction délibérée de l'infrastructure civile d'un pays. C'est ce qu'affirme Amnesty International au vu de l'ampleur «catastrophique» des dégâts causés par les bombardements israéliens au Liban. Le but des 7 000 frappes aériennes israéliennes n'était pas seulement d'essayer d'isoler ou d'éliminer le Hezbollah, mais également de «punir» le gouvernement et la population libanaise, estime Amnesty. «Beaucoup des violations examinées dans ce rapport sont des crimes de guerre qui relèvent de responsabilités criminelles individuelles.» L'organisation rappelle pour appuyer ses dires une déclaration de Dan Haloutz, le chef d'état-major israélien : «Rien n'est à l'abri [au Liban], c'est aussi simple que cela.»
En réponse à Amnesty, la chef de la diplomatie israélienne, Tzipi Livni, a déclaré : «Israël a attaqué les infrastructures au Liban qui étaient utilisées et qui servaient au Hezbollah. [...]C'est vrai qu'un pont sert aussi aux habitants de la région.Mais, si par ce pont transitent des armes qui sont fournies au Hezbollah et dont il se servira afin d'attaquer Israël, nous n'avons pas d'autre choix que de le détruire.» Une argumentation que conteste l'ONG dans son rapport, en soulignant que le droit humanitaire impose aux factions combattantes de protéger les civils.
L'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a elle aussi