Rome de notre correspondant
Depuis plus de dix jours, son portrait occupe régulièrement les premières pages de la presse transalpine. En pleine torpeur estivale, l'assassinat d'une jeune fille pakistanaise, Hina Saleem, à Sarezzo, dans la province de Brescia, a profondément choqué l'Italie. Parce qu'il ne tolérait plus son mode de vie à l'occidentale, sa minijupe, son indépendance et sa relation avec un garçon italien, son père, Mohammed Saleem, l'a en effet égorgée, le 12 août, puis enterrée dans le jardin familial. Au bout de deux jours, il s'est livré aux carabiniers.
Prémédité.«C'est un homme très croyant qui respecte le Coran à la lettre», a fait savoir son avocat, confirmant que les relations familiales s'étaient détériorées en raison des idées religieuses radicales de Mohammed Saleem. Les enquêteurs sont convaincus que le meurtre a été prémédité. Agée de 20 ans, Hina Saleem avait quitté le domicile familial depuis plusieurs semaines, refusant de se marier avec un cousin pakistanais. Son père l'aurait piégée en lui demandant de revenir un moment à la maison pour «saluer un parent de passage». «Je ne voulais pas qu'elle devienne comme les autres filles d'ici. Je lui avais demandé de changer, elle a refusé», aurait-il indiqué devant les magistrats. Trois membres masculins de la famille, dont l'oncle et le beau-frère de Hina, qui auraient participé au meurtre, ont également été appréhendés.
«Le délit est une sorte de punition infligée par le père à une fille