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Libération

Natascha et le monde d'après

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Séquestrée huit ans dans 8 m2, la jeune Autrichienne réapprend à vivre.
publié le 28 août 2006 à 23h04

Vienne correspondance

Natascha Kampusch a vécu son premier week-end de liberté à l'écart du public, mais elle n'était pas seule : elle a rencontré des gens de son âge. Selon Monika Pinterits, une avocate qui a passé plusieurs heures avec elle, cette femme de 18 ans, retenue captive pendant huit années dans une pièce souterraine exiguë près de Vienne, avant de réussir à s'échapper, mercredi, a pris plaisir à dialoguer avec ces jeunes : «Elle était bien !»

Mais pour l'heure, Natascha refuse de voir ses parents, ce dont sa mère s'est plainte dans des interviews aux médias locaux. Elle a écrit une lettre à son père pour lui demander d'être compréhensif, expliquant qu'elle avait besoin de se reposer et que, de toute façon, «[ils auraient] tout le temps qu'il faudra» par la suite.

La jeune femme est sous surveillance policière et psychologique vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans un lieu tenu secret. Même ses parents ignorent où elle se trouve. Elle lit les journaux, regarde la télé et commente ce qui se dit à son sujet. A la demande des psychologues, les interrogatoires de la police ont été suspendus, au moins jusqu'au début de la semaine.

Au peigne fin. Pourtant, ses déclarations sont la seule base des enquêteurs, son ravisseur s'étant suicidé le soir de sa fuite. Le pavillon de Wolfgang Priklopil est passé au peigne fin : des livres, notes personnelles, cassettes vidéo et même des tickets de caisse sont saisis et analysés. Dix agents se relaient pour exa