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Pour le Vietnam, l'entrée dans l'OMC vaut bien l'élargissement de quelques dissidents

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Des détenus politiques vont profiter de la traditionnelle amnistie décidée à l'occasion de la fête nationale et dont bénéficiaient essentiellement des prisonniers de droit commun.
par Jordan PILLET (avec AFP)
publié le 28 août 2006 à 7h00

Comme chaque année au Vietnam, la fête nationale, le 2 septembre, est l'occasion pour le régime communiste de décider une amnistie. Pour la plupart, ce sont des détenus de droits communs qui en bénéficient, mais cette année, une échéance internationale semble avoir fait plier le régime qui s'apprête à relâcher quelques prisonniers politiques parmi les 5000 amnistiés.

Hanoï attend en effet que le Congrès américain lui attribue le statut de la nation la plus favorisée sur le plan commercial, une étape déterminante pour son entrée dans l'OMC. «Cette amnistie au compte-gouttes sert la propagande du régime et est utile dans les négociations avec les Etats-Unis», explique Vo Van Ai, Président du comité Vietnam pour la Défense des droits de l'Homme et Vice-Président de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

C'est la libération de Ma Van Bay, un dignitaire protestant, qui est la plus importante selon Vo Van Ai: «Grâce à cette libération, le Vietnam va être retiré de la liste des pays ne respectant pas la liberté religieuse.» Pour autant, la liberté religieuse est inexistante au Vietnam. «Deux hauts dignitaires de l'Eglise bouddhique sont placés en résidence surveillée. Plusieurs dissidents libérés dernièrement m'ont parlé de plusieurs dizaines prisonniers de conscience dans le nord du pays, dont des moines très âgés, certains ont plus de 70 ans», poursuit Vo Van Ai.