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Libération

Le Mexique entre deux présidents

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Obrador menace de s'autoproclamer chef de l'Etat si la victoire de son rival est confirmée.
publié le 29 août 2006 à 23h05

(à Mexico)

Le Tribunal fédéral électoral mexicain a rejeté, hier, la plupart des 375 demandes en annulation pour fraudes déposées après la présidentielle du 2 juillet, principalement par le candidat de gauche Andrés Manuel López Obrador. Le recomptage partiel de 10 % des bureaux de vote ne semble pas avoir modifié le résultat de l'élection présidentielle, gagnée par le candidat de droite, Felipe Calderón, avec une courte avance de 245 000 votes, soit 0,6 % de voix. Mais deux étapes juridiques doivent encore être franchies avant que Felipe Calderón puisse prendre ses fonctions, le 1er décembre. Selon la Constitution mexicaine, le tribunal doit, d'une part, «qualifier» le bon déroulement de l'élection et, d'ici le 6 septembre, déclarer officiellement le nom du successeur de Vicente Fox, élu en 2000.

Andrés Manuel López Obrador a déjà annoncé que si son rival était proclamé vainqueur, il maintiendrait le mouvement de protestation qui dure depuis début août dans les rues de Mexico et convoquerait une «convention nationale démocratique». «Nous créerons nos propres institutions. La souveraineté vient dans le peuple, c'est le peuple qui commande», a-t-il lancé à ses sympathisants réunis sur le Zócalo, la grande place de la capitale. Cette «convention» prévoit de réunir un million de délégués le 16 septembre ­ parmi ses partisans, venus de tout le pays ­ sur cette même place. Elle choisirait un «président légitime» ou un «chef du gouvernement de la résis