Le rituel est bien huilé : chaque année, quelque deux cents ambassadeurs de France écoutent religieusement le président de la République énoncer à l'Elysée les principaux credos de la diplomatie française. Hier, la conférence des ambassadeurs avait toutefois une spécificité : être la dernière du mandat de Jacques Chirac et tomber au moment où la communauté internationale tente de consolider la fragile trêve au Liban. Pays cher s'il en est au coeur du chef de l'Etat «quinze ans d'efforts [pour la reconstruction, ndlr] ont été réduits à néant», a-t-il noté , le Liban a donc été naturellement au centre de son discours.
Au point mort. D'emblée, il a mis en garde contre une «reprise des hostilités» qui conduirait à un «divorce» entre Islam et Occident si «aucun accord global et durable» n'est trouvé au Proche-Orient. D'où son appel à une «réunion rapide du Quartette» (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) pour relancer les négociations, actuellement au point mort, entre Israéliens et Palestiniens. S'agissant du Liban, Jacques Chirac voit dans la résolution 1 701 de l'ONU, qui a mis fin à trente-trois jours de combats entre Israël et le Hezbollah, «un processus devant conduire au désarmement des milices et au règlement des questions frontalières, y compris celle des fermes de Chebaa», zone occupée par Israël aux confins du Liban et de la Syrie. Demandant une fois de plus à Israël de lever son blocus du Liban, il a prôné l