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Libération

Des clandestins abandonnés en plein désert

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50 Maliens sont bloqués entre Sahara occidental et Mauritanie.
par Alice DORE
publié le 30 août 2006 à 23h06

Ils sont 50 clandestins, des Maliens en majorité, bloqués depuis vendredi dans un no man's land entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Ils ont déjà perdu un de leurs compagnons d'infortune : un jeune Malien de 20 ans est mort vendredi d'«épuisement», d'après Rashid Sherif, médecin de l'organisation humanitaire Medicos del mundo, et l'une des seules ONG à s'être rendues sur place. Le 18 août, ils étaient 56, dont une femme, originaires de pays subsahariens, à quitter le port de Nouâdhibou (nord de la Mauritanie) en direction de l'eldorado espagnol des îles Canaries, à plus de 1 000 km de là. «Après avoir tourné en rond pendant six jours, ils ont échoué sur les côtes du Sahara occidental, raconte Rashid Sherif, où ils ont été jetés en prison par la police marocaine. Après trois jours, ils ont été balancés comme des pommes de terre pourries dans un no man's land rocailleux et miné appelé "Kandahar", en écho à l'Afghanistan, et de 4 km de large, entre le Sahara occidental et la Mauritanie.»

Quand ils arrivent à la frontière, vendredi, les gendarmes mauritaniens les refoulent. Ils ne sont plus que 51, la femme et 4 hommes sont portés disparus. «Un voyageur qui les avait vus en passant la frontière m'a alerté. Les autorités n'avaient prévenu personne. Je leur ai apporté des vivres le soir même, mais il y avait déjà un mort», explique Rashid Sherif. Ahmed Kleib, de l'Association pour la protection de la nature et l'action humanitaire, a pu installer