Washington de notre correspondant
Coup de théâtre, hier, dans l'affaire du meurtre de la petite reine de beauté JonBenet Ramsey, retrouvée battue et étranglée chez elle en 1996, au lendemain de Noël, à l'âge de 6 ans. John Karr, suspect numéro 1 depuis son arrestation en Thaïlande, le 16 août, a été disculpé par le procureur de Boulder, dans l'Etat du Colorado, où l'enseignant de 41 ans avait été transféré, quelques jours plus tôt. L'ADN trouvé sur les lieux du crime «ne correspond pas» à celui de John Karr. En outre, selon le procureur, la famille de Karr a «donné la preuve circonstanciée» qu'il avait passé Noël 1996 loin de là, à Atlanta. Karr, qui enseignait dans une école primaire en Thaïlande au moment de son arrestation, n'a toutefois pas été libéré, car il doit répondre de cinq chefs d'inculpation, remontant à 2001, pour possession d'images pédophiles sur son ordinateur.
«Nous sommes profondément troublés du fait qu'elles [les autorités judiciaires, ndlr] ont pris cet homme et l'ont traîné ici depuis Bangkok, avec aucune preuve scientifique pour confirmer les soupçons contre lui et aucun fait probant», s'est insurgé son avocat. Le procureur Mary Lacey a expliqué avoir rapatrié de force le suspect car celui-ci avait refusé à deux reprises en Thaïlande de se faire prélever un échantillon d'ADN. Pour se justifier, la justice du Colorado a également rendu publics des échanges d'e-mails entre John Karr et un enseignant de l'université du Colorado.