Menu
Libération

Privé de mer et de ciel, le Liban manque de tout

Article réservé aux abonnés
Le Pnud évalue les pertes économiques à au moins 11 milliards d'euros.
publié le 31 août 2006 à 23h07

Beyrouth de notre correspondante

«Nous n'avons plus de charcuterie. Bien sûr, nous pouvons nous en passer et manger de la mortadelle en boîte, mais il faut bien comprendre que le blocus ne gêne pas seulement les consommateurs, il paralyse toute l'activité du pays», déploreMichel Abchee, le patron du groupe Admic, qui gère trois grandes chaînes de supermarchés au Liban. Si les bombardements des routes, des ponts et des usines ont considérablement affecté l'ensemble des secteurs de l'économie du pays, le blocus aérien et naval imposé par Israël depuis le 13 juillet, et maintenu malgré l'arrêt des hostilités, empêche toute reprise des activités, entravant presque totalement l'import-export. Le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) a évalué «au moins à 15 milliards de dollars [11,7 milliards d'euros, ndlr], sinon plus» l'ensemble des pertes économiques dans le pays en un mois et demi.

«80 % de ce qui est consommé dans notre pays provient de l'étranger, dit Sibylle Rizk, rédactrice en chef du Commerce du Levant, un mensuel économique. Aujourd'hui, certains produits ne sont plus disponibles ,tandis que d'autres, qui sont transportés par la route, coûtent plus chers.» Dans les rayons d'un des grands supermarchés de Beyrouth, Marie, comptable, pousse un chariot presque vide. «Il n'y a plus beaucoup de choix dans les fromages, les viandes, les poissons et même les boîtes de conserve, constate cette mère de famille D