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Libération

Affaire Kieffer : le commando identifié

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Le juge français dispose d'une liste de 17 personnes qui ont enlevé le journaliste en 2004 à Abidjan.
publié le 1er septembre 2006 à 23h08

C'est grâce à un appel à témoins, lancé dans la presse ivoirienne il y a près d'un an, que l'enquête sur l'enlèvement du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, à Abidjan en avril 2004, vient de connaître une avancée, peut-être décisive. En septembre 2005, alors que l'instruction du juge français Patrick Ramaël piétinait, son frère Bernard Kieffer, qui réside à Lyon, décidait d'écrire une lettre ouverte aux Ivoiriens. Quelques mois plus tard, au milieu d'un flot de fausses rumeurs, un informateur sérieux le contactait. Et l'enquête du magistrat français était relancée.

Scénario. De retour d'un récent séjour à Abidjan, le juge vient de rapporter le probable scénario qui a conduit Guy-André Kieffer (surnommé par ses proches «GAK», ses initiales) à la mort. Patrick Ramaël dispose d'une liste de 17 personnes qui, au sein d'un véritable commando muni d'un plan soigneusement élaboré, auraient participé à son enlèvement. Parmi elles, cinq militaires d'active, que le magistrat a tenté d'auditionner. Sans succès : le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, n'a pas donné suite à sa demande...

Rien d'étonnant à cela : depuis le début de son enquête, il se heurte à l'obstruction des plus hautes autorités ivoiriennes, mises en cause par un personnage clé dans cette affaire, Michel Legré. Cet homme, le beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président ivoirien, avait rendez-vous avec GAK dans le centre d'Abidjan lorsque le journaliste a été enlevé par de