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Libération

Darfour : des Casques bleus en route pour le chaos

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publié le 1er septembre 2006 à 23h08

Les Etats-Unis sont passés en force. Ils ont obtenu du Conseil de sécurité de l'ONU une résolution prévoyant le déploiement d'une force allant jusqu'à 17 000 Casques bleus au Darfour, malgré l'hostilité affichée du Soudan. Le texte, rédigé par Washington et Londres, a été adopté par douze des quinze membres du Conseil de sécurité. Seuls la Chine, la Russie et le Qatar se sont abstenus. L'obstacle chinois a été le plus difficile à lever, étant donné les liens étroits qui unissent Khartoum et Pékin, dont 10 % des importations de pétrole proviennent du Soudan.

Viols. Le texte stipule, toutefois, que le déploiement des soldats de l'ONU au Darfour sera «fondé sur un accord avec le gouvernement [soudanais, ndlr]». John Bolton, l'ambassadeur américain aux Nations unies, ne doute pas que Khartoum, mis devant le fait accompli, donnera son accord ultérieurement. Les Casques bleus prendront le relais des 12 000 hommes de la Mission de l'Union africaine au Soudan (Amis) qui, sous-équipée et sous-financée, s'est révélée incapable de protéger les populations civiles, victimes de meurtres, de viols et de déplacements forcés.

En trois années de guerre civile au Darfour, 180 000 à 300 000 personnes, selon les estimations, principalement des civils appartenant aux tribus africaines (Four, Zaghawa, Masalit, etc.), ont été tuées par l'armée gouvernementale et, surtout, les miliciens arabes (surnommés les Jenjawids) qui la secondent.

Crapuleux. Mais le paradoxe du Darfour aujourd'hui,