Buenos Aires de notre correspondant
Haut lieu des rassemblements populaires de la capitale argentine, la place de Mai accueillait jeudi soir une multitude d'associations qui luttent contre l'insécurité. Mot d'ordre : «Vous pouvez être la prochaine victime.» Leur porte-parole est l'ingénieur Juan Carlos Blumberg, dont le fils Axel a été enlevé et assassiné au printemps 2004. C'est la cinquième manifestation organisée par la Fondation Axel Blumberg. La première, en avril 2004, avait rassemblé 150 000 personnes devant le siège du Parlement, du jamais vu depuis le retour de la démocratie en 1983. Mais, jeudi, Blumberg a défié plus ouvertement encore le président péroniste Néstor Kirchner en organisant une manifestation sous les fenêtres de la Maison Rose, le palais présidentiel. Non seulement Blumberg prône une politique musclée contre la délinquance, mais il est surtout devenu le chantre de l'opposition de droite, qui verrait bien en lui son candidat, l'an prochain, au poste de gouverneur de la province de Buenos Aires, un tiers de la population du pays et les deux tiers de son poids économique.
Place de Mai, ils étaient entre 35 000 et 40 000 manifestants, appartenant à la classe moyenne aisée, vite requinquée financièrement malgré la crise de la fin 2001. Une population qui ne se reconnaît pas plus dans le «péronisme de gauche» de Kirchner que dans un Parti radical en miettes. Elle n'est pas seulement venue écouter les propositions de Blumberg sur l'augmentation des pein