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L'Islande sans GI et sans défense

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Reykjavík regrette le départ des derniers soldats américains, présents sur l'île depuis 1951.
publié le 2 septembre 2006 à 23h09

Keflavík envoyée spéciale

A l'entrée de la base de Keflavík, au sud-est de l'Islande, des soldats américains montent la garde, surveillant les allées et venues des camions transportant des conteneurs. Bientôt, ils seront embarqués sur un cargo vers les Etats-Unis. Après cinquante-cinq ans de cohabitation, les Américains quittent l'Islande. Cet été, la radio de la base a cessé d'émettre. Le 11 août, les quatre F15 qui assuraient la défense de l'île ont quitté Keflavík. Le 30 septembre, les 300 derniers soldats s'envoleront. De la base de 100 km2, construite en 1951, ne subsisteront que des bâtiments vides, entourés de barbelés, sur les hauteurs du port islandais.

«Par SMS». Avec la fin de la guerre froide, l'île de 300 000 habitants a perdu sa valeur stratégique. En 1990, plus de 3 200 soldats américains y étaient stationnés, ils n'étaient plus que 1 450 l'an dernier. Washington préparait son départ depuis longtemps. Mais l'Islande, dépourvue de force militaire, a longtemps fait la sourde oreille. Jusqu'au 15 mars. Ce jour-là, le sous-secrétaire d'Etat américain Nicholas Burns annonce par téléphone au ministre islandais des Affaires étrangères la fermeture de la base. «Au moins, ils ne l'ont pas fait par SMS», ironise un député islandais.

A Keflavík, la pilule passe mal. «Nous sommes frustrés, reconnaît Kristján Gunnarsson, le patron du syndicat des ouvriers. Nous pensions avoir quelques années de répit.» Dans cette région de 18 000 habitants, environ 600 p