Menu
Libération

Le chef des miliciens colombiens torturé et exécuté par les siens

Article réservé aux abonnés
publié le 2 septembre 2006 à 23h09

«On raconte qu'on lui a coupé des doigts, puis un bras», pour tenter de le faire parler. Des «tortures atroces», avant de l'achever. Un témoin ­ anonyme ­ a ainsi raconté au Miami Herald sa version de la mort de Carlos Castaño. Le chef et fondateur des AUC, les Autodéfenses unies de Colombie (lire encadré), avait disparu le 16 avril 2004 dans son hacienda d'un petit village de la région de l'Urabá, dans le nord-est du pays. Depuis, aucune nouvelle. Castaño avait-il été abattu ? Enlevé ? Par qui ? Etait-il en fuite ? Avait-il été exfiltré par les «services» américains, intéressés par tout ce qu'il savait ? Toutes les rumeurs ont couru ces deux dernières années sur la disparition du jeune leader (39 ans) charismatique des «paras» d'extrême droite colombiens. Un ex-nervi des cartels de la drogue de Medellin, puis de ceux de Cali.

Enterrer le cadavre. Carlos Castaño a été torturé et éliminé par ses propres petits camarades, les «lieutenants» des AUC, aux CV aussi avenants que leurs pseudos : le Singe, le Patron, le Fou, la Grosse Tête, la Taupe... C'est le propre frère de Carlos Castaño, Vicente (le Prof), qui a permis la trahison et envoyé un de ses hommes de main insoupçonnable, Jesús Roldán, et son commando de 30 hommes dézinguer dans l'hacienda de l'Urabá le leader des AUC et ses gardes du corps, témoins gênants. «Vicente Castaño a ordonné l'assassinat de Carlos Castaño», a certifié, la semaine dernière, le procureur général de l'Etat, sur la base