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Libération
Interview

«Les menaces n'ont pas disparu»

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publié le 2 septembre 2006 à 23h09

Björn Bjarnason (Parti indépendant), le ministre islandais de la Justice, commente la décision américaine de fermer la base de Keflavík.

Avez-vous été surpris par la décision de fermer la base ?

Rétrospectivement, je trouve étrange que les Américains ne soient pas partis plus tôt. Si leur décision ne m'a pas surpris, c'est plutôt la forme sous laquelle elle a été présentée qui m'a étonné, ainsi que les limites assorties au mandat des négociateurs. Les Etats-Unis, qui ont manqué de tact diplomatique, semblent considérer la fermeture de la base comme une question de politique intérieure. Cela leur permet d'ignorer nos exigences.

Comment envisagez-vous l'avenir de la défense islandaise ?

En vertu de l'accord de 1951, les Etats-Unis sont tenus d'assurer la défense de notre pays. Reste à déterminer sous quelle forme. L'Islande est aussi membre de l'Otan. Nous appartenons à l'espace Schengen. En avril, j'ai rencontré la ministre française de la Défense (Michèle Alliot-Marie) : à l'avenir, les navires français pourraient, par exemple, visiter plus souvent les côtes islandaises. Nous avons aussi des contacts avec les Norvégiens et les Danois.

L'Islande doit-elle se doter d'une armée ?

Pour un pays qui n'en a jamais eu, c'est un sujet difficile. Certains Islandais disent qu'ils sont fiers de vivre dans un pays sans armée. Mais doit-on en faire une question de fierté nationale ou bien de nécessité ? Nous avons les moyens de lever une armée. Mais si nous choisissons de ne pas le faire, nous