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A Tyr, le Hezbollah lâche du cash

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Privés de mer par le blocus israélien, les pêcheurs musulmans et chrétiens de ce port du Sud-Liban apprécient l'aide du Parti de Dieu.
publié le 4 septembre 2006 à 23h10

Tyr (Liban) envoyée spéciale

Sur le petit port chrétien de Tyr, à minuit passé, un groupe de pêcheurs trinque à la santé de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah. Encore quelques bières et ils rentreront chez eux. Demain, comme chaque jour depuis près de deux mois, ils joueront aux cartes. Mais demain, pour une fois, ils donneront un peu de sous à leur famille. Samedi, des volontaires du parti chiite ont distribué de l'argent aux pêcheurs de la grande cité balnéaire du Sud-Liban, chrétiens et musulmans confondus, qui, depuis le 13 juillet, date du début du blocus israélien, ont interdiction de prendre la mer.

«Nous n'avons pas le droit de dépasser le bout de la jetée, explique Ossean, père de trois garçons. Nous restons là, assis toute la journée au café à ne rien faire, et nous n'avons plus de quoi nourrir nos enfants.» Bredouilles. Pour tenter de ramener quelques livres libanaises et ne pas rester les bras croisés, certains jettent quand même leurs filets dans les eaux troubles du port. Mais, la plupart du temps, ils rentrent bredouilles et finissent par se résigner. «Notre sort n'est pas entre nos mains, ressasse Joseph, 43 ans. Nous ne comprenons pas pourquoi les Israéliens nous interdisent de partir en mer. Je croyais que la guerre était finie.» Mercredi, le Premier ministre de l'Etat hébreu, Ehud Olmert, a réitéré son refus de lever le blocus aérien et naval tant que la Finul ne comptera pas assez de Casques bleus pour empêcher d'éventuels