Mexico de notre correspondante
«Je demande aux élus de regagner leurs places.» Quatre fois, le président du Congrès mexicain, Jorge Zermeno, a tenté de faire cesser la bronca des députés du PRD (Parti de la révolution démocratique) lors de la première journée de la session parlementaire, vendredi soir. Avant de déclarer une suspension de séance. Depuis une demi-heure déjà, députés et sénateurs du parti d'Andrés Manuel López Obrador et de ses alliés avaient envahi la tribune, brandissant leurs pancartes, pour contester les résultats de la présidentielle du 2 juillet, officiellement perdue d'une courte tête par le candidat de la gauche, qui dénonce, depuis, une fraude massive.
«Besoin d'harmonie».Au Congrès, c'est l'heure solennelle à laquelle, en principe, le président de la République sortant, Vicente Fox, doit venir présenter son dernier discours annuel sur l'état de la nation devant le Congrès. Entouré d'une dizaine de gardes du corps, il entre dans le vestibule. Ecoute le résumé de ce qui se passe à l'intérieur et constate que «les conditions ne sont pas réunies» pour qu'il lise son discours. Il se contente alors de remettre le document au secrétaire du Parlement, puis tourne les talons. C'est la première fois dans l'histoire du Mexique qu'un président de la République ne peut s'exprimer à la tribune. A défaut d'hémicycle, le président Fox s'est adressé à la nation via la télévision publique, appelant à la réconciliation nationale. «Le Mexique a besoin d'ha