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Libération

A Mexico, la rue fait voeux de toute voix

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publié le 5 septembre 2006 à 23h10

Mexico de notre correspondante

Ce n'est pas un dimanche comme les autres. Avant que ne tombent les trombes d'eau qui inondent les rues en fin de journée, les chilangos (habitants de Mexico) goûtent l'immense espace piétonnier improvisé par les partisans d'Andrés Manuel López Obrador, qui bloquent aux voitures une partie du centre de Mexico.

Pollution. C'est un des aspects de la «résistance civile et pacifique» prônée par le leader de la gauche pour contester le résultat de la présidentielle du 2 juillet. Dans une ville que traversent chaque jour six millions de voitures, c'est du jamais-vu. La pollution a baissé tout au long du Paseo de la Reforma, que barrent d'immenses tentes tenues par des cordages aux arbres qui bordent ces «Champs-Elysées» mexicains. Les vélos, trop dangereux à utiliser habituellement, ont refait leur apparition. L'ambiance est bon enfant. Mais on n'est pas là pour rire, malgré ce trio de clowns venu soutenir le mouvement et qui lance à l'auditoire: «Vous êtes en train d'écrire l'histoire.» Ils y croient. Comme l'annonce une banderole à l'adresse des riverains et des commerces qui râlent contre ces empêcheurs de circuler : «Excusez le dérangement : démocratie en chantier.» C'est pour ce chantier qu'ils campent depuis trente-six jours. «Une chose que j'ai apprise avec ce mouvement, c'est que personne ne pense à lui-même, mais à l'intérêt général. S'il s'agit d'aliments, on les partage entre nous», dit Zazil Carreras Angeles, dan