«On n'avait déjà pas d'Etat, maintenant on n'a pas de président» : comme tous les Algériens, Nacéra Dutour, la présidente du Collectif des familles de disparus commentait la semaine dernière la «disparition» d'Abdelaziz Bouteflika de la scène publique depuis la mi-juillet. Le feuilleton de l'été s'est achevé hier avec sa réapparition à l'occasion de l'ouverture d'un conseil des gouverneurs des banques centrales arabes à Alger.
Congé. Mais les interrogations sur une aussi longue absence demeurent renforcées par les explications burlesques du Premier ministre. «Le président a droit comme tout le monde à un congé», a affirmé Abdelaziz Belkhadem, alors que les Algériens, comme les chancelleries étrangères, supputaient sur l'état de santé présidentiel. On sait Bouteflika gravement malade depuis son hospitalisation en urgence au Val-de-Grâce du 26 novembre au 17 décembre 2005, puis pour des «examens postopératoires» du 19 au 25 avril dernier. Entretemps, il a sensiblement diminué ses activités et, au coeur de l'été, des journaux algériens ont critiqué le «black-out» des autorités, ce qui a autorisé toutes les rumeurs : le Président était-il en Algérie ou à l'étranger ? Les aménagements ultramodernes réalisés à l'hôpital militaire d'Aïn Nadja étaient-ils aussi destinés à la mère du chef de l'Etat, qui n'a jamais caché qu'elle était son plus proche «conseiller» ?
Une chose est sûre : excepté des lettres à ses homologues ou des «messages» sur l