Beyrouth de notre correspondante
Au printemps 2005, des citoyens libanais, musulmans, druzes et chrétiens, avaient campé pendant plus de deux mois sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour demander la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri et le départ des troupes syriennes du pays du cèdre. Aujourd'hui, ce sont les députés qui participent à un sit-in pour faire plier l'autre voisin, Israël. Depuis trois jours, des hommes politiques de tous bords dorment, à tour de rôle, dans l'enceinte du Parlement pour protester contre le blocus aérien et maritime qui asphyxie l'économie du Liban.
C'est sur une initiative de Nabih Berri, le président du Parlement, que les onze premiers élus ont investi dès samedi soir le dernier étage du bâtiment où trois bureaux et une salle de conférence ont été transformés en chambres de fortune. Entre les tables et les dossiers des fonctionnaires, ils ont installé leur nécessaire de toilette et pris la pose devant les caméras du monde entier. «Nous voulons que la communauté internationale prenne conscience de la situation dans laquelle se trouve notre pays, explique Mahmoud Berri, le frère du président de la chambre et son conseiller politique. C'est la seule solution que nous ayons trouvée pour faire entendre notre voix.»
Pertes. Le message vaut aussi pour l'intérieur : démontrer que, pour une fois, les politiques prennent l'initiative dans l'intérêt supérieur de la nation. Ils affichent surtout leur volonté de reste