C'était une époque où les prises d'otages étaient moins nombreuses et moins médiatisées... L'«affaire Claustre» a marqué la France des années 70 ; elle vient de trouver sa conclusion définitive avec le décès, le 3 septembre, des suites d'une longue maladie, à l'âge de 69 ans, de son héroïne bien involontaire, l'archéologue française Françoise Claustre.
Cette dernière avait été kidnappée le 21 avril 1974 au Tchad, où elle travaillait sur un site de fouilles. Ses ravisseurs : des rebelles du nord du pays, conduits par deux hommes dont les noms resteront eux aussi dans l'Histoire, Goukouni Oueddeï et Hissène Habré, qui deviendront plus tard présidents de la République du Tchad et... éternels rivaux. Le calvaire de Françoise Claustre durera trente-trois mois jusqu'à sa libération, le 1er février 1977 en Libye, après d'innombrables péripéties.
Refus de négocier. Françoise Claustre fut enlevée en compagnie d'un médecin allemand, le Dr Christophe Staewen, et d'un fonctionnaire français, Marc Combe. L'Allemagne acceptant aussitôt les conditions des ravisseurs, le Dr Staewen fut libéré. Marc Combe, pour sa part, parvint à s'enfuir en 1975. La France giscardienne, mouillée jusqu'au cou dans cette Afrique postcoloniale peu reluisante, refusa initialement de négocier avec les rebelles du Tibesti, ces montagnes d'allure lunaire aux confins de la Libye qui leur servaient de forteresse naturelle. Paris finit par envoyer comme négociateur avec les rebelles un vieux connaisseur du Tchad, le c