Menu
Libération

Le malheur d'Olmert réjouit les colons

Article réservé aux abonnés
Affaibli par le Liban, le Premier ministre israélien retarde le désengagement de Cisjordanie.
publié le 7 septembre 2006 à 23h12

Maale Rehavam envoyé spécial

Enchaînement de tertres rocailleux, le désert de Judée s'étend sans limites apparentes face à la caravane de Drori Bar-Levan. «J'ai fondé cette communauté en septembre 2001, pendant la fête de Soukkot», raconte-t-il. La tradition juive veut que l'on construise alors des cabanes pour une semaine en commémoration de la sortie des Hébreux d'Egypte.

Un paysage minéral domine l'avant-poste de Maale Rehavam. Un sol aride, d'aspect lunaire, prophétique, illustration de ce mythe fondateur du sionisme qui voudrait qu'Israël fût «une terre sans peuple pour un peuple sans terre». A première vue, Maale Rehavam paraît loin de tout, communauté bohème surgit par goût du vide au milieu de nulle part. La dizaine de cahutes miteuses qui forme cette implantation illégale au coeur de la Cisjordanie tourne résolument le dos au village palestinien de Zaatara, l'un des faubourgs ruraux qui ceinturent Bethléem, dont elle borde les maigres pâturages. Chaque fenêtre, chaque terrasse de caillebotis fait face à l'horizon, entretenant l'illusion d'isolement absolu, hors de toute présence humaine. La vue de paysans arabes écornerait la fable pionnière que livre Drori Bar-Levan. «Au départ, nous étions deux, Giddik et moi. Nous sommes aujourd'hui 29 à vivre ici, un immense succès à tous points de vue. La spécificité de ce lieu, c'est qu'il regroupe des religieux et des laïques. De plus, il n'est pas clôturé.» Un poste militaire a toutefois été installé sur l