Des élèves envoyés au coin quand ils interpellent leurs camarades de classe en français. Ça se passe à Merchtem, petite bourgade flamande, au nord-ouest de Bruxelles. Au coeur de la Belgique, terre de deux langues, française et néerlandaise. En interdisant l’usage de toute autre langue que le néerlandais à l’école, dans les relations, écrites ou orales, entre parents et enseignants ainsi qu’entre enfants, le maire libéral de la ville, Eddie De Block, relance la polémique linguistique entre wallons francophones et flamands néerlandophones. Il a pris sa décision le 30 août, quelques jours avant la rentrée scolaire.
Officiellement, le but est d'«accélérer l'intégration» des non-néerlandophones, qui ne représentent que 8% des 1400 élèves scolarisés dans les écoles communales. Une petite minorité installée récemment dans la bourgade, et qui sont vus d'un mauvais oeil par les natifs de Merchtem. Ces francophones sont pour la plupart des exilés bruxellois qui déménagent dans la campagne flamande environnante. A Bruxelles, située au cœur de la région flamande -donc néerlandophone-, 90% de la population s'exprime en français.
Luc Wilocx, le directeur de l'école «De Plataan», dans le centre de Merchtem, soutient la décision du «bourgmestre». Selon lui, les enseignants éprouvent en effet «de plus en plus de difficultés à communiquer correctement avec les parents» non-néerlandophones. Lors des réunions avec les enseignants, les parents francophones sero